A la suite de la performance réalisée par les
Kings du Berry et
les Kisses cause troubles à la Maison de Montreuil, le débat est lancé. Quelques précisions sont utiles pour se constituer des points de repère. La troupe des
Kisses existe depuis 2004. Autodérision, critique acerbe des stéréotypes féminins, attaque des clichés et des normes, sans compter une remise en question des discours féministes ont fait le succès de leur cabaret spectacle. Leur esthétique trash burlesque enrobée de froufrous et de talons aiguilles anime les soirées des bars lesbiens de la capitale. Ces filles sont devenues des stars de trentenaires Queer, critiquées par les féministes traditionnelles qui leur reprochent leurs jeux avec les sex toys et leur hyper féminité glamour fracassant les certitudes.
Le positionnement des
Kings du Berry se révèle solidement ancré dans leur réalité sociale et culturelle. La dimension artistique concrétisée par leur groupe de rap représente un divertissement informel. Leur combat politique s’affirme sur tous les plans à travers leur association
Emmetrop que j’ai déjà eu l’occasion de citer. En cohérence avec leur recherche identitaire personnelle, les Kings intègrent dans leur programmation culturelle des chercheurs, des artistes, des intervenants au sens large, intéressés par les problématiques de genre et de pratiques sexuelles. "Ils" nous racontent leur expérience de transformation intérieure et l’effet que leur apparence trans (c’est-à-dire au-delà de la féminité et de la masculinité) provoque dans leur environnement. Erik évoque l’acceptation de Monsieur le Maire de cette visibilité sereine et Vlad exprime les émotions ressenties la première fois qu’il s’est approprié cette nouvelle apparence. Je ne suis pas la seule à éprouver la profondeur de leur démarche nourrie de réflexion. Celle-ci leur permet, me semble-t-il, de dépasser les théories et les manifestes, les provocations et l’exhibitionnisme avec une légèreté et une distance rafraîchissantes. Une attitude généreuse et partagée aujourd’hui par une mouvance qui se retrouve régulièrement à Bourges.
Prochain rendez-vous : La Testo Junkie Party, samedi 14 février 2009. Carte Queer à Beatriz Preciado activiste et philosophe qui présentera son dernier livre «Testo Junkie - Sexe, drogue et biopolitique» paru en octobre 2008 aux éditions Grasset & Fasquelle. Conférence de l’auteur et soirée performances post-porn , d’js électro, made in Barcelone. Sont attendus : Porno terrorista et le Collectif perf dj POST. Toutes les infos en cliquant sur le titre.(Photos des deux messages ci-dessus prises par moi-même le jour de la performance-débat)
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