lundi 19 janvier 2009

Atelier Bondage organisé par Paris-Munch




Mardi dernier, dans un studio de photographe à Montreuil, se réunissaient quelques personnes pour l’atelier Bondage organisé par Paris-Munch. Ce n’est pas la première fois qu’une telle initiative est concrétisée avec succès. L’ambiance toujours conviviale et chaleureuse permet les rencontres et les conversations. Après avoir bu un verre et trinqué à la nouvelle année, une dizaine de couples forment un demi-cercle autour de Phil, notre maître Shibari. Celui-ci nous donne rapidement quelques notions de cette pratique ancestrale au Japon datant du XVe siècle et il tient à mettre les points sur les i : le mot Shibari, utilisé aujourd’hui pour définir l’art du bondage japonais, signifie « attacher » dans le sens large ! Le boucher fait du shibari… oui oui. D’après lui, l’expression la plus juste pour indiquer cet art serait : le Kinbaku. Aux époques anciennes, l’utilisation de la corde servait aux châtiments corporels imposés aux prisonniers. Les ligotages érotiques apparaissent dans les images importées en Occident au XIXe siècle. Aujourd’hui, la pratique du bondage japonais implique le consentement du modèle et des règles de sécurité que Phil s’empresse de nous transmettre.

A tour de rôle, avec ma partenaire, nous tentons de nous appliquer à réaliser les nœuds en suivant les indications de notre professeur. Nos poignets sont attachés, détachés, ramenés sur la nuque ou derrière le dos. Je l’entoure de mon bras, suivant l’exemple de notre guide. Elle me prend contre elle, enroule la corde autour de mes épaules, s’éloigne. Dans ce mouvement des corps, au rythme de la répétition des gestes, de la précision des doigts enroulant la corde, je décide de me laisser faire. Tandis que mon amie curieuse et attentive s’acharne à reproduire les formes proposées par le maître, alors qu’elle l’appelle à la rescousse, je me laisse manipuler tranquillement, contrôlant mon impatience et ma respiration. Je n’entends plus leurs conciliabules, je me relâche. Mon esprit engourdi s’égare. Mes yeux observent les couples autour de nous et je rends un sourire complice à d'autres "dorei" (esclaves).

Pour conclure cette rencontre, et pour satisfaire à la demande de femmes offertes, Phil, assuré de sa longue expérience de vingt ans, nous fascine par deux suspensions successives. Claudia et Mélanie sont aux anges, volants comme des oiseaux légers.

Il m’arrive quelquefois d’attacher un ou une partenaire. A ce moment-là, je ressens une émotion exprimée parfaitement par une correspondante de facebook : « l'impression est inoubliable, mélange de puissance sur l'autre et de vulnérabilité. L'important, ce sont les yeux qui font l'amour et l'oreille à laquelle on susurre les mots doux et les ordres ». S., qui m'avez écrit ces lignes, sachez qu'après cet atelier, je ne refuserai pas d’être ligotée par des mains expertes en Kinbaku; Je serai capable de murmurer "Nawatsuya" (attache-moi ce soir).


(Phil, notre Nawashi propose des cours et vend des cordes de bondage japonaises par longueur de 8 mètres. Celles-ci sont en jute naturelle ou en couleur.
Les mots japonais sont issus du glossaire très intéressant que vous pouvez trouver sur le site du maître
La photo est de mon amie Y et c’est bien moi, attachée !
)

4 commentaires:

  1. Très émue que vous ayiez repris ma phrase dans votre blog ce matin, un peu envieuse de vous voir liée ainsi et, oserais-je vous le dire, troublée intimement, bien que je sois foncièrement hétéro.... En fait j'ai été initiée à cette pratique par un de mes anciens professeurs que j'ai revu après le lycée. Il connaît le Japon et le bondage. Quand il m'attache, je suis ailleurs, dans l'attente et l'excitation, sachant être à la fois directif et doux, ce qui est plutôt rare chez nos amis les hommes! S.

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  2. Chère Mona,

    ...je ne pensais pas que vous aviez été autant "touchée" par ce cours. Il n'est pas aisé d'expliquer, accompagner et initier en si peu de
    temps un art presque millénaire et plein de significations....mais je puis dire que vous
    l'avez bien compris et bien expliqué....
    Pas de bondage de salon comme je disais justement....c'est un message d'émotions
    et d'amour...un voyage ou les corps s'expriment dans leur "immobilité"....quel paradoxe parfois....mais c'est dans la tête qu'il faut agir le plus, les cordes n'étant parfois que des instruments qui permettent à l'attacheur de
    provoquer tout les ressentis à sa"victime"....s'il n'y a pas d'émotion, rien
    ne se passe et le fait justement d'enserrer et de susurrer des mots doux, érotiques et autres permettent d'accompagner et de sublimer le modèle...

    Merci infiniment pour votre message encourageant....

    Bien cordes...ialement
    Phil

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  3. je vous découvre... vous suivrai désormais.
    Vôtre
    Belami

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  4. Excellent, le commentaire de Phi : Bravo

    Y.

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