dimanche 18 décembre 2011

Bondage à Berlin



"Bonjour Mona,

j'ai bien pensé à toi il y a trois semaines, pendant un voyage professionnel à Berlin. Après les deux jours de boulot avec les clients allemands, je suis restée seule le week-end suivant dans cette ville que je ne connaissais pas. Il faisait un temps à peu près correct et j'ai eu l'idée de louer un vélo dans le quartier Mitte, où se trouvait l’hôtel. Je me suis adressée à une petite boutique située tout près de la gare tenue par une charmante femme d’environ 45 ans, que j’appellerai Renate.

Je loue un vélo, fais un grand tour de ville avec et le lui ramène vers 17h en lui précisant qu’il y avait un problème de chaîne. J’ai voulu le dire en allemand mais je me suis embrouillée et je me suis rendue compte que mon propos pouvait être ambigu. En effet, au lieu d’utiliser le verbe binden (former en allemand) pour dire que ma chaîne faisait un nœud, j’ai utilisé le mot bondage dans une phrase incompréhensible en allemand, mais comique, d’où il ressortait en substance que « j’avais eu du plaisir malgré la chaîne qui m’attachait ». Renate a éclaté de rire et m’a regardée d’une drôle de façon… qui m’a troublée instantanément.

Elle me propose un café, ferme sa boutique et nous commençons à discuter dans un sabir mêlant allemand et anglais avec quelques mots de français. Je la regarde : assez grande, fine mais avec une poitrine ronde, en jean, la peau claire, le cheveu et les yeux sombres. Des lèvres surtout comme j’aime, épaisses… Nous montons à l’étage, où elle a une sorte de studio. Nous parlons de la ville et très vite de nos vies. Il fait très sombre, elle m’offre un whisky, nous nous sentons bien. Nous sommes sur un canapé, nous nous rapprochons, je sens son odeur, un peu sauvage, nos doigts s’enlacent.

D’un seul coup elle m’embrasse, fait passer son tee-shirt au dessus de sa tête, degraphe son soutif. Sa peau est douce mais ses aisselles, touffues, me rebutent un peu (j’ai une pensée pour l’auteur cubain que tu nous a fait découvrir)! Elle m’embrasse, je suis surprise par sa fougue, y répond. Elle m’aide à me déshabiller, je veux aller me rafraîchir, elle me retient.
- Je te veux comme tu es, me dit-elle.
Je m’étonne moi-même car je me déshabille entièrement, elle fait de même.
- Je suis mariée, parviens-je à dire tout en l’embrassant à mon tour.
- Oui mais tu aimes les femmes me répond-elle…et tu aimes être attachée, je l’ai vu dans tes yeux tout à l’heure, et fessée aussi n’est-ce pas ?
Nous passons sur son lit, tout proche. Elle me tient les mains au dessus de la tête en disant cela, je ne défends plus, je reste écartelée. Renate me quitte, revient très vite avec des liens, m’installe sur le ventre, m’attache en tirant fort sur les liens.

Je sens qu’elle me regarde, elle m’effleure le dos et les fesses, se touche le sexe, me fait sentir ses doigts. Elle colle sa bouche à mon oreille gauche : je vais te fesser, fort et longtemps. Sa voix rauque me fait mouiller, elle le sait, me branle d’une main… et me frappe de l’autre. Je suis surprise de la force qu’elle met, tente d’échapper aux liens. Plus je gémis, plus elle frappe. J’ai les fesses en feu, elle m’abandonne, revient avec une raquette de tennis…et reprend ses coups. Cette fois je hurle.

Elle s’arrête, me contourne, se positionne devant ma bouche, j’ai sa chatte hirsute devant le nez : lèche-moi, bouffe-moi, ordonne-t-elle. Je sors la langue et je lui dévore la chatte. Elle continue à me frapper les fesses alors que je m’évertue à la faire jouir, afin d’abréger l’avalanche qui s’abat sur mes reins. J’y parviens, semble-t-il, car tout s’arrête. Elle se blottit contre moi, glisse une main jusqu’à mon clitoris : en quelques secondes, elle me fait jouir à son tour. Bizarrement elle ne me sucera pas de la soirée. Nous ressortons dîner et je regagne mon hôtel tard dans la nuit. "

S.


Dessin de Rajah

dimanche 19 juin 2011

Femmes masquées à la Playnight



En ce printemps 2011, la Playnight fait son grand retour : deux soirées se succèdent à un mois d’intervalle dans un nouveau lieu où les plaisirs se prolongent jusqu’à quatre heures du matin. Le Next est une boîte homo située en plein centre de Paris. L’accueil et le bar assurés par des hommes est très décontracté. Bonne ambiance dès l’entrée où les femmes et quelques rares créatures (trans, un ou deux soumis) préparent leurs masques : dress-code du 27 mai dernier. Je pénètre avec ma complice dans ce nouveau lieu où l’ambiance suave et glamour est orchestrée par Flo, entourée de son équipe dynamique et fidèle. Au bar, nous échangeons quelques regards à travers nos masques. Les écrans diffusent des films pornos, petite pause, avant de descendre les escaliers. En bas, une grande pièce accueille des performances. Nous arrivons au bon moment ; déjà, un cercle s’est formé autour de deux garçonnes sm en rangers, harnachées de cuir noir. L’une d’elle c’est l’organisatrice elle-même. Humm… le ton est donné. Une autre performance, met en scène une dominatrice américaine assez stéréotypée et une androgyne soumise. Puis arrivent la blonde Wendy Delorme et une fille brune, en robes d’été, pique-nique sous le bras, elles jouent une scène inspirée des scénarios de Betty Page : bondage et fessées non dénués d’humour, elles sont émoustillantes.

Je fais un tour, échange quelques mots avec la jeune femme chargée de la prévention, reviens, et pendant qu’un autre spectacle commence, je décide de m’égarer dans les back-room qui me semblent pourtant vides. Les cabines se succèdent, obscures, désertes. Au moment où je me résigne à rebrousser chemin, j’entrevois une jeune femme grande, élancée, qui a l’air de m’observer dans le couloir. Lorsque je passe devant elle, brusquement, elle soulève son T-shirt et expose son buste à mes yeux. Elle a de très jolis seins que je ne me retiens pas d’attraper. Je la caresse, pince ses mamelons, enroule sa taille fine de mes bras. Je suis surprise par son audace. Elle s’étonne que je ne la reconnaisse pas et esquisse un petit sourire. Je fais glisser son jean et son slip, elle est à présent nue et offerte. Comme elle refuse de me dire son prénom, je la frappe, lui fait mal. J’aime ses gémissements. Je fouette ses seins, son pubis, son dos, ses fesses. Sa peau rougit sous les lanières de mon petit martinet ; Elle supporte bien, ce n’est pas une novice. Alors que je me déchaîne, je l’entends murmurer « pardon, pardon » et un prénom me revient…

Je lui demande de me suivre dans la grande salle. Le public est entrain de se disperser. J’allonge ma proie sur la scène. L’une de mes deux amies présentes a sorti ses bougies. J’en prends une et les invite à se joindre à moi. Les gouttes de cire rouge coulent sur la poitrine de l’esclave, sur ses cuisses, son sexe. Je l’embrasse pendant qu’elle se tortille. Après la cire de bougie, elle subit à nouveau les lanières, la fessée, et pendant qu'elle est fustigée par l'une des dominas, je la prends contre moi, je la branle, elle est trempée. Mon excitation atteint son comble. Je lui chuchote à l’oreille : « j’ai envie de ta langue » et sous le regard des voyeuses, revenues, agglutinées autour de nous, je l’entraîne dans une cabine.

dimanche 8 mai 2011

Fessée royale



Ma chère Mona,

Je suis encore mouillée rien que d'y penser : je suis restée ligotée, les fesses rougies par les mains de M. pendant toute la durée - et ce fut long - du mariage de Kate et William! P. m'a en effet adressé de France un sms au mauvais moment, pour se moquer gentiment de cette cérémonie que beaucoup de Britanniques, à commencer par mon mari, tenaient absolument à voir. Le problème est que mon portable a sonné alors que M. était tout à côté.

Résultat ? M. a exigé que je regarde la cérémonie selon ses exigences. Il m'a déshabillée entièrement, couchée en travers de ses genoux (on the knees), m'a liée les mains dans le dos et a commencé à me fesser fort et longtemps, à la main puis avec une brosse à cheveux (je ne sais pourquoi mais les Britanniques adorent cet instrument) en suivant le rythme de la musique de la garde qui n'arrêtait pas de passer et repasser avant la cérémonie à Westminster.

Lorsqu'il a dégraphé sa braguette pour m'obliger à le sucer, j'ai cru que la séance allait prendre fin. Pas du tout, d'abord il a continué de me fesser sévèrement puis il a ramené mes chevilles contre mes poignets (en hogtied donc) et m'a laissé ainsi pendant le mariage lui-même, sur le canapé. Sans me permettre ni de me détendre ni de masser mes fesses endolories, ni même de me faire jouir car j'avoue avoir été fort mouillée durant la séance.

Pendant que les nouveaux mariés prenaient le royal landau pour aller à Buckingham en saluant la foule, nouvelle séance de fessée, plus douloureuse encore, avec sa queue à nouveau dans ma bouche. Après le deuxième baiser des mariés sur le balcon j'ai tout de même eu droit à ses doigts sur mon clito, et à un orgasme d'autant plus fort que, encore ligotée, je ne pouvais qu'intérioriser mon plaisir. Oui, je me souviendrai longtemps du mariage princier!

S.


Illustration de RAJAH

mardi 26 avril 2011

D/s, un film SM en débat



« D/s » est un long-​mé­trage do­cu­men­taire réa­li­sé par Maî­tresse Léïa et Jacques Ri­chard à propos des jeux de do­mi­na­tion et de sou­mis­sion entre des maîtresses et leurs esclaves. Les femmes racontent leurs désirs, leurs fantasmes, leurs motivations. Elles organisent une soirée où elles donnent libre cours à leur imagination dans une ambiance bonne enfant qui peu à peu devient plus grave, plus intense. Il est rare de voir sur les écrans des images de BDSM tel qu'il est vécu par une multitude de personnes aujourd'hui. Une occasion de découvrir une facette de cette pratique érotique particulière et complexe, celle aussi de partager les réflexions des protagonistes et d'en parler ensemble.

Je vous donne donc rendez-vous, vendredi 13 mai à 21h30, dans la soirée au cours de laquelle je serai présente pour participer au débat organisé par le réalisateur et Maîtresse Leïa après la projection.



Projections à partir du 4 mai et pendant tout le mois au :

Cinéma Le Brady
39 Boulevard de Strasbourg
75010 Paris


Programme des débats :

le 6 mai à 21h30 avec Gala Fur, réalisatrice et écrivaine, qui présentera un court métrage où Maîtresse Léïa participe à un kidnapping : "quatrième sous-sol"

le 13 mai à 21h30 avec Mona Sammoun, docteur en sociologie du théâtre, auteure de "Tendance SM, essai sur la représentation sadomasochiste"

le 20 mai à 20h avec Jean Streff, écrivain, auteur de plusieurs ouvrages dont "Le masochisme au cinéma"

le 27 mai à 21h30 avec Catherine Corringer, actrice et réalisatrice qui présentera aussi son court métrage "Day's night"