samedi 19 février 2011

Amours cubaines (2/4) - Playa Guanabo


Allongée sur le sable, je sens sa main glisser sous le lycra. J'écarte mes cuisses, laisse passer ses doigts, ma respiration s'accélère, j'essaie de garder mon calme. J'entrouvre légèrement les yeux. Je vois son dos luisant sous le soleil. J'entends sa voix mais ne prête aucune attention à la conversation engagée avec son ami. Les deux filles qui nous accompagnent sont alanguies et somnolent. Cette plage n’est pas la plus belle ; elle est tranquille. Pas de touristes, pas de flics. Une femme avec son gamin jouent au loin.

Les jours ont passé depuis notre première rencontre. J'ai dansé presque tous les soirs dans les bras de cubains, de préférence, noirs ou métisses. J’ai comparé. Certains s’avèrent maladroits ou manquent de style mais ils sont nombreux à danser comme des dieux. Oui, j’aurais pu suivre l’un d’entre eux, magnifique, qui avait tout pour me plaire et n’avait pas hésité à porter ma main vers sa pine dressée, à me serrer contre lui en simulant l’acte sexuel... je n’ai pas changé mes plans et me revoilà à la Havane ayant retrouvé mon « novio » impatient. A Cuba, entraînée par la salsa, mes pulsions de femelle passive se réveillent. Dès mon adolescence, je me suis révoltée contre ce rôle imposé. J’ai exploré des jeux de séduction différents avec les hommes. Avoir un soumis à mes pieds m’a exhalté longtemps, pourtant, je n’ai jamais cessé d’être attirée sexuellement par des hommes machos. Naviguant à travers les pratiques sadomasos, j’ai compris enfin que je pouvais jouer en fonction du moment, du partenaire, de mes envies. Il m’arrive de m’abandonner avec délices aux caprices d’un homme.

Mon jeune noir vigoureux me pousse dans les vagues, m’enlace. Image cliché : l’amour dans l’océan. Soyons prudents. Quelques minutes plus tard, nous nous enfonçons dans les dunes sous les cocotiers. Il choisit un tronc d’arbre pour se poser. Il me montre le préservatif caché dans son slip de bain pour me rassurer. L’amour dans les arbres, le bleu de la mer à l’horizon. Je caresse l’engin qu’il m'exhibe, je palpe et lentement m’empale. Je n’en pouvais plus d’attendre, j’en ai tellement rêvé. Notre excitation est à son comble. Après la jouissance il bande encore, je suis toujours moite. Une halte à peine, le temps d’avaler une gorgée de rhum au goulot, retour vers les dunes...

(Photo Hermán Puig)

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