samedi 21 février 2009

Nuit queer/SM à Bourges




Après la réflexion, brillamment menée par Beatriz Préciado, voici venu le moment de l’action ! Une première performance est visiblement destinée à nous heurter. Diana Junyent, poétesse barcelonaise se définissant comme Pornoterrorista, vocifère en espagnol sa rage contre le système hétéronormé. Ses textes s’intitulent Transition, Transfrontière, Metasexuel, Mon vagin, Fils de putes. Elle récite : «Dilate-moi, bouge-moi, empale-moi, fais que je ne distingue pas la frontière entre la douleur et le plaisir, entre le sadisme et la tendresse et, fais-moi éjaculer nectar, chérie »
(extrait du livret contenant les textes et leur traduction).




Diana est accompagnée par deux italiennes de VideoArmsIdea dont l’une, harnachée, s’occupe de la vidéo et du son. Avec la deuxième, elle se fait branler et goder elles se cravachent et elle se masturbent. Elles sucent le gode-ceinture. Le spectateur a du mal à concentrer son attention sur les scènes sado-maso qui se déroulent en live. En arrière-plan, sur l’écran défilent des images insoutenables de corps autopsiés, scalpels en action et viscères à nues. La violence du propos et des images est sensée faire réagir le public en provoquant des sentiments de dégoût, de répugnance, de peur, et d’excitation. Objectif atteint puisque quelques personnes sortent de la salle quand d’autres détournent le regard.









La deuxième partie de la soirée est animée par le collectif Post op de Barcelone. La dizaine de jeunes femmes du groupe a aménagé un coin de la salle en donjon. Leur proposition consiste à pratiquer le sexe et le SM tout en se faisant filmer par une caméra. Les images sont diffusées simultanément sur l’écran de la scène pendant que les Dj’ se succèdent aux platines. L’ambiance commence à chauffer avec la programmation rock de Virginie Despentes. Le public danse ou regarde. Les trans filles ou kings changent de vêtements tout au long de la soirée, elles se godent, elles se fouettent sans répit et ce n’est pas que du spectacle.


Une performance bon enfant de King Victor ainsi que le mini concert rap des Kings du Berry nous aident à reprendre notre souffle, car la nuit sera longue. Happée par l’atmosphère torride diffusée par ces filles du sud, je ne me rends pas compte que je rate mes photos (la preuve par l’image) !




Après avoir été attachées, cravachées, empalées, sucées, quelques créatures se font scarifier le bras. Les scènes sont belles et émouvantes.

La participation du public aux pratiques sexuelles manque. Pourtant vers la fin de la nuit, au moment où la barcelonaise Lolito joue de la techno et alors que la salle s’est un peu vidée, je me retrouve un martinet à la main et je ne suis pas la seule. Je me déchaîne sur mes deux amies excitées. Embarquées dans un ballet sensuel… je sens malgré tout de la retenue dans l’air. Lorsque deux filles rampent vers moi, baisant à mes pieds, me frôlant dans une invitation directe, il est trop tard… je m’apprête à partir !

2 commentaires:

  1. Thanks for the attention!!! And for the pics. If you have more of the performance, please send them to pornoterrorismo@gmail.com

    It was a pleasure for us performing for such a good audience!!!

    Nasty kisses from barcelone

    Diana aka Pornoterrorista

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  2. Ayant envoyé à Diana les photos de sa performance, elle les a publiées sur son site sous forme de diaporama et je dois dire que le résultat est très sympa. Vous pouvez aussi voir des photos du groupe lors de leur passage à Paris. Certaines sont en kings et ça leur va bien. Apparemment elles se sont éclatées au Père Lachaise et vers Notre-Dame... pas mal de pages intéressantes à lire en espagnol, (une manière motivante de m'entraîner !)...

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