dimanche 11 octobre 2009

Torture Garden à Nancy



Samedi dernier 3 octobre, mon impatience était grande lorsque je m’installais dans le TGV qui m’emmenait vers Nancy. J’allais retrouver mes amis et participer à la Torture Garden organisée en clôture du Festival Souterrain - Corps limites, autour de la cyberculture et du body art. Cette biennale est organisée depuis le début des années 2000. Une semaine de spectacles, projections, concerts, performances, stages, colloque, accompagnent une exposition qui dure un mois. Cette année on pouvait y rencontrer Lydia Lunch, Lukas Zpira, Félix Ruckert ou Steven Cohen entre autres invités. L’ensemble de la manifestation se déroule au T.O.T.E.M, lieu de résidence de la compagnie Materia Prima à Maxéville à proximité de la ville. J’avais hâte de découvrir la vaste friche industrielle de 6000 m2 divisée en différents espaces. Je me souviens de la première édition de ce festival alternatif. Aujourd’hui les sponsors sont institutionnels ainsi que la plupart des artistes. Pourtant un souffle de marginalité traverse cette manifestation par le désordre et la profusion des propositions difficiles à cerner à distance, par l’ambition de l’organisateur Otomo de mélanger les genres et les cultures, ce qui reste assez rare.



Arrivée à la place Stanislas où mes copines m’attendent, il y a du soleil, un peu de vent, beaucoup de monde sur les terrasses. Elles me racontent les performances, l’expo, la musique. Elles m’entraînent dans une boutique «surplus militaires» dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Des vêtements en treillis de plusieurs nuances, des objets hétéroclites, gants, cagoules, menottes, sifflets, etc. où l’on peut choisir sa tenue. Mais je n’aurai pas le look militaire ce soir malgré ma casquette en vinyl. Le rendez-vous pour dîner à Maxeville est l’occasion de saluer des connaissances. Les créatures qui arrivent ont fait un réel effort d’imagination hors les traditionnels cuir-vinyl-latex, je m’extasie devant les jupons, les dentelles, les corsets et la fantastique tenue jaune fluo de notre ami Denis. Look TG dans toute sa splendeur, j’adore !




Après dîner, nous faisons un tour rapide des différents espaces. La musique est à la hauteur de nos attentes. Dans la salle d’exposition adjacente au restau les œuvres sont encore accrochées. Il y a des matelas et quelques chaises, une cage dans un coin ; notre regard est attiré par un fauteuil en bois peint rose fluo agrémenté de sangles. Mon amie blonde ne résiste pas à s’y asseoir et nous nous empressons de l’attacher. Je me régale de ses petits seins délicieux. Les lanières de mon martinet caressent sa peau et le cuir de son pantalon entre ses cuisses écartées. Les coups sont de plus en plus forts. Ses mamelons s’excitent sous nos doigts. Je me rapproche d’elle, tend mes seins vers ses lèvres tandis que j’embrasse mon autre complice.

Par crainte de rater les spectacles, notre petite mise en bouche ne dure pas longtemps et nous nous retrouvons dans la grande salle pour assister aux numéros d’effeuillage façon cabaret qui se succèdent et au défilé de tenues en latex. Vers 2h du matin, l’ambiance est électrique. Nous retournons au donjon en espérant poursuivre nos ébats. Le public a changé. Une faune de curieux a envahi les lieux. Ces hommes parlent fort, déambulent devant les œuvres, rigolent, perturbent le jeu d’un couple et finissent par nous faire fuir.

Ce n’est pas la première fois que je vis ce genre de mésaventure dans une soirée en France. Il y a quelques années j'ai cessé d'aller aux caves St Sabin, j'hésite à retourner à la nuit Dèmonia pour les mêmes raisons. En attirant à tout prix le chaland, en oubliant de veiller aux règles et au respect des rituels (même en imposant le dress code), le risque augmente de dénaturer les soirées fétichistes, sauf si les organisateurs ont renoncé à en faire des occasions d’échanges et de pratique sm.

3 commentaires:

  1. Je suis content de trouver une personne qui partage mes sentiments. J'ai, moi aussi, été deçu de voir que le donjon avait attiré les saoûls de la soirée qui parlaient trop forts. Le Torture Garden était ma première soirée fétichiste, que j'attendait depuis fort longtemps, ratée a cause de quelques gais lurons.Quel dommage.

    Bonne soirée à vous,

    Mickaël.

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  2. Très beau ton blog....

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  3. quel style sur la photo ! bravo...
    j'ai un souvenir très fort d'une TG à Londres, où je m'imaginais que vous alliez souvent, toi et P..
    bisous. S*****

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