Une superbe exposition nous invite à découvrir l’histoire d’un couple d’artistes canadiens arrivés en 1948 à Paris. Quelques années plus tard en 1959, la rencontre avec André Breton les plonge au cœur du mouvement surréaliste qui a traversé le vingtième siècle et qui continue de nous fasciner. Cette même année, en marge de l'exposition internationale du surréalisme dédiée à Éros, Jean Benoît organise «L’exécution du testament du Marquis de Sade» un spectacle privé dans l’appartement de Joyce Mansour à l’occasion du 145 ème anniversaire de la mort de l’écrivain. Parmi la centaine de participants à cet «acte surréaliste» sont présents : André Breton, André Pieyre de Mandiargues et sa femme Bona, Julien Gracq, Matta, Edgar Morin, Octavio Paz, Maurice Rheims. André Breton lit un fragment du « testament » et Jean Benoît s’imprime au fer rouge les lettres de SADE au-dessus du cœur.
Dans un article du journal Arts Lettres et Spectacles (décembre 1959), le critique Alain Jouffroy écrit : « L'acte lui-même, qui consiste à se brûler aux lettres de Sade, dans un monde aussi bavard et aussi peu enclin aux gestes que l'est celui où nous vivons en ce moment à Paris, est, à mon sens un défi. Défi aux conformismes, défi aux paresses, défi au sommeil, défi à toutes les formes d'inertie, dans la vie comme dans la pensée » (article qu’on peut lire sur un mur de la galerie).
Le couple menait apparemment une vie très libre. Jean Benoît, libertin et grand admirateur du marquis de Sade se confie dans un
entretien : « Avec Mimi, on a réglé ce problème très tôt.» Enfin presque. «Lorsque j'allais trop loin avec certaines femmes, elle se coupait les cheveux». Des cheveux qu'elle a transformés en cravate d'homme pour l'affiche de l'expo surréaliste de 1959, à Paris ou en lanières de fouet, en 1995, objet intitulé Maîtresse. Ces deux œuvres font partie de l’exposition ainsi que de nombreux autres objets, dessins, toiles, dont les «boîtes-vitrines» de
Mimi Parent et les incroyables cannes sculptées par Jean Benoît.
Exposition : JEAN BENOÎT…MIMI PARENT
Du 27 avril au 20 Juin 09 (prolongée jusqu’au 4 juillet)
Espace Berggruen
70 rue de l’Université – 75007 Paris
Métro : Solférino - Musée d’Orsay
Tél. 01 42 22 12 51 / Fax. 01 42 22 14 44
Contacts : Victoria Turlan -Marie-Laure Amrouche - Louis Deledicq
contact@espaceberggruen.com
Plus d'infos : www.sylviabeder.com
Entrée libre, de 14h30 à 18h30 et sur rendez-vous,
du mardi au samedi sauf les jours fériés
Merci mille fois d'avoir signalé cette exposition dont j'ignorais l'existence et que je ne voudrais rater à aucun prix!
RépondreSupprimerLe Surréalisme est "alive and well"...
Merci! Nous irons absolument voir cette exposition. Ce couple d'amants artistes m'intrigue. Je ne pensais pas un jour voir ses traces hors les bibliothèques.
RépondreSupprimerRajah.