vendredi 10 avril 2009

Maria Beatty, sublime masochiste

Ma rencontre avec la réalisatrice américaine Maria Beatty date de 1999 au moment où ses films ont été projetés dans le cadre du premier Fetisch Film Fest à Paris. Je l’avais alors invitée à réaliser une performance à la boutique Dèmonia. Deux séances avaient été prévues ce soir du samedi 6 février, l’une à 19h et l’autre 20h. Plusieurs jours avant le rendez-vous, toutes les places avaient été vendues mais le standard ne cessait pas de sonner. Maria avait donc elle-même proposé de rajouter une troisième performance à 21h. Devant le public français, elle avait décidé de se soumettre à Kela, sa dominatrice attitrée de l'époque, belle amazone de couleur aux yeux bleus. Surprise de dernière minute : Auchan, sa girl-friend qui ne la quittait jamais et qui demeurait présente lors des interviews, avait décidé de partager ce moment exceptionnel et de monter sur scène.

J’écrivais à l’époque :

« Deux dominatrices l’une, très garçonne, les cuisses recouvertes de cuissardes luisantes et l’autre extrêmement féminine, revêtue d’un long manteau ont entrepris de guider Maria, bras relevés les mains croisées derrière la nuque, vers le podium autour duquel, à chaque séance, s’était regroupée une centaine de personnes recueillies en un silence religieux dans l’attente de la cérémonie. Maria est à quatre pattes. Kela la fouette sans préliminaires puis elle la prend par la laisse, une sorte de corde tressée, et l’allonge sur une table. Aidée par Auchan, Kela attache Maria avec art. Auchan, l’ange de Maria, la caresse. Elle glisse un collier de perles entre ses lèvres, l’embrasse tendrement pendant que la maîtresse pose des pinces chirurgicales aux pointes des seins de l’esclave. Les pinces sont reliées à des rubans roses que les femmes tirent respectivement… Les performances n’étaient pas tout à fait identiques. La deuxième fois, Maria a les jambes écartées en V avec une barre, menottée aux chevilles… A la troisième performance, la cire coule sur ses seins, elle est fouettée sur le sexe… »

Le souvenir de cette soirée demeure pour moi inoubliable. A cette occasion j’avais passé du temps avec Maria et ses amies. J’avais échangé longuement avec elles fascinée par leur gaieté et leur passion du sm. J’étais admirative de la force qu’avait Maria à vivre son masochisme tout en créant des œuvres qui me paraissaient exceptionnelles. Parmi ses premiers films, The Elegant Spanking, The Black Glove ou The Boiler Room représentaient une sorte de révélation. Je découvrais dans ces images la concrétisation de scènes lesbiennes, sm et fétichistes longtemps rêvées.

2 commentaires:

  1. Comme je vous comprends ;-)...
    Je l'avais rencontrée un jour à Nancy après la proj de the black glove, qui reste pour moi LE summum du cinéma SM... et m'émerveille toujours de la sensibilité et de l'intelligence de chacun de ses opus...

    Son dernier semble assez Slocombien non ;-)...

    Beaucoup aimé votre livre aussi, mais c'est une autre histoire ;-)...

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  2. Oui, Slocombien probablement par l'esthétique des bandages et quel dommage qu'elle n'ait pas joué au bondage davantage dans ce film !

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